« Le rêve de Carla, la montée des marches au festival de Cannes.
13 mai : Voyage aller :
Nous avons défié la réalité, il était mathématiquement quasi impossible que nous accumulions autant de déboires en un seul voyage […]
L’arrivée à Cannes se fait avec 5h de retard mais tellement heureuses d’y être… Cannes, minuit, pas de taxi, et l’on rejoint notre hôtel à pied tout en faisant du lèche vitrine en se projetant déjà dans le festival.
Arrivée dans un très bel hôtel avec un accueil chaleureux malgré l’heure tardive. Bien que très fatiguées mais pragmatiques, nous décidons, amusées, de garder ce périple en mémoire comme une quête du Graal car demain c’est le grand jour et le tapis rouge ça se mérite.
14 mai : Premier jour :
Nous avions décidé que Carla dormirait le plus tard possible afin de pouvoir profiter de la grande soirée d’ouverture, mais elle était trop impatiente !!
Pendant que Carla et sa maman profitent du petit déjeuné je rejoins Raphaëlle, notre contact dans l’organisation du festival. Elle me remet les accréditations et le mythique sac du festival, garni de toutes les publications concernant l’évènement. Les badges permettent d’accéder à la zone Festival et aux projections (Sélection Officielle, sélections parallèles, Marché du film…..).
Rapidement je rejoins Carla et sa maman sur la croisette, Carla profite déjà de l’ambiance du festival, tous ces beaux hôtels et bâtiments parés en l’honneur de la plus belle fête du cinéma. Sur la croisette nous croisons également des touristes de toutes les nationalités qui comme nous se plaisent à baigner dans cette ambiance où chacun partage ses émotions sur le 7ème art. Carla découvre avec plaisir cette communion autour de sa passion.
Première étape incontournable, aller admirer l’affiche de la 72ème édition qui surplombe les marches et le tapis rouge. Nous sommes en train d’échanger nos impressions sur la beauté des couleurs, Carla est abordée par un journaliste et son caméraman qui lui proposent de témoigner. Carla est surprise mais accepte cet exercice devant la caméra, première expérience de vedettariat. L’avis de Carla a été retenu et passe sur le site officiel dans le reportage consacré à l’affiche, hommage à Agnès Varda.
Très vite elle choisit de se rendre au marché du film, lieux très professionnel, où les maisons de production viennent présenter leur catalogue, on y découvre la diversité de centaines d’affiches de tous les films disponibles à l’achat par les diffuseurs. Belle découverte sur certains des métiers méconnus du cinéma.
Il est déjà l’heure de déjeuner sur le sable, car l’après-midi promet un timing serré. Restaurant sur la plage, service en toute attention et gentillesse.
Nous rentrons à l’hôtel à temps pour recevoir coiffeuse et maquilleuse, car pour Carla, Kelly a mis en place le grand jeu jusqu’au bout. Carla est notre vedette et pour elle il était important de prévoir une expérience de star.
La mise en beauté dure pratiquement deux heures, Carla en profite pour prendre une leçon de maquillage et de coiffage, elle est très attentive à tous les conseils et astuces de ces professionnelles.
Voilà enfin le moment de dévoiler nos robes de soirée, de sortir nos talons hauts, et nos bijoux fétiches. Enfin prêtes, nous descendons dans le hall de l’hôtel car Raphaëlle a eu la gentillesse de nous envoyer une voiture officielle avec chauffeur. Nous partons et Carla essaye de maîtriser cette ivresse liée au rêve de fouler le tapis rouge et ce stress de monter les marches dignement sans chuter, Sans compter l’excitation de se retrouver parmi les stars du cinéma.
Nous sommes attendues à l’entrée des artistes par Raphaëlle et Laurence, elles sont ravies de faire la connaissance de Clara car elles ont travaillé toutes les deux à ce que la promesse du rêve se réalise dans les meilleures conditions.
Nous rejoignons en leur compagnie le lieu mythique, Raphaëlle et Laurence expliquent à Carla tout le protocole, nous découvrons la horde de photographes accrédités tous en costume noir, chemise blanche et nœud papillon, tenue de rigueur.
Un peloton de policiers démarre en cadence pour aller se placer de chaque côté des marches et faire une haie d’honneur, les invités commencent à arriver et nous sommes invitées à emprunter enfin ce légendaire tapis rouge, une photographe est chargée de faire des clichés de Carla.
Comme dans un rêve Carla se laisse porter, profite de l’instant présent, joue le jeu de la starlette dans sa magnifique robe et sourit à tous ceux qui l’interpellent, sa maman Sophie et moi-même la suivons. Carla prend le temps lors de la montée des marches de savourer l’immense émotion qui vient de l’envahir.
Elle est attendue tout en haut par Raphaëlle et Laurence qui souhaitent partager avec elle un petit moment sur le parvis de la salle de projection.
Avec Sophie nous préférons rester en retrait, pour cacher aussi toute l’émotion qui nous gagne et nos yeux humides.
Nous sommes ensuite invitées à prendre place, juste à côté des acteurs du film d’ouverture « the dead don’t die » et au milieu de tous les artistes.
Nous assistons à la cérémonie d’ouverture et à la projection du film. Carla profite et se réjouie de tous les instants, elle est vraiment passionnée par le cinéma.
Enchantée par cette soirée magique elle se couche des étoiles plein les yeux, encore toute excitée par cette incroyable chance qu’elle a eu de monter les marches du festival de Cannes.
15 mai : deuxième jour
Réveillées pas trop tard, nous commençons la journée par un bon petit déjeuner et sommes d’accord pour nous rendre sur le festival par la rue principale de Cannes. Rue très commerçante où l’on retrouve toutes les enseignes nationales qui présentent pour l’occasion des produits choisis pour l’événement. Nous découvrons une multitude de robes de soirée toutes plus belles et tentantes les unes que les autres avec leurs chaussures assorties, Carla s’imagine très bien dans chacune de ces belles tenues et nous fais beaucoup rire.
Carla a choisi de visiter les pavillons blancs aux toits pointus qui sont des petits salons de tous les pays du monde. Nous y trouvons une ambiance très différente selon la nationalité du lieu, une ambiance qui reflète parfaitement les inspirations des réalisateurs selon leurs origines. Moment très instructif.
Nous repartons pour le déjeuner en passant par la boutique officielle du festival, Carla choisit quelques souvenirs frappés de la très symbolique palme d’or.
Déjeuner sur la plage et retour par la croisette, ses boutiques et hôtels de luxe.
En passant un petit coucou à nos coiffeuses qui proposent très gentiment d’offrir à Carla une mise en beauté pour le second soir.
Après nos préparatifs pour la seconde montée des marches, départ tardif vers le palais des festivals, notre voiture officielle à beaucoup de mal à circuler et à nous déposer à l’entrée des artistes. Raphaëlle nous attend inquiète, au festival le timing est très important. Nous montons les marches assez rapidement, mais juste devant l’équipe du film en compétition « Les misérables » et nous avons la chance d’être placées au plus près du jury. Carla n’en revient pas de sa chance.
La projection du film nous méduse, nous sommes impressionnées par les scènes qui reflètent la vraie vie des banlieues, par le jeu des acteurs très jeunes, par les prises de vue compliquées. Comme la salle nous sommes portées par le message fort que porte ce film, et sur la dernière image un grand silence se fait avant une explosion d’applaudissements qui durent et durent encore. Certains disent déjà que le film sera forcément primé. Carla réalise qu’elle vit à cet instant précis un grand moment du cinéma français. Elle est portée par toute cette effervescence et cette ferveur qui montent du public.
A l’issue de la séance, Carla a le temps d’échanger quelques mots avec Tilda Swinton, célèbre actrice américaine, qu’elle apprécie particulièrement.
Nous sortons tranquillement et profitons de flâner longuement aux abords du palais avec tous les invités de cette soirée inoubliable.
Retour vers notre hôtel tranquillement à pied, à partager nos impressions, avec une petite pause tapas au Carré d’or dans nos belles tenues, juste pour profiter jusqu’au bout de ce statut de festivalière qui nous convient si bien.
16 mai : le retour
Pas encore remises de nos émotions, et de fait pas beaucoup dormi.
Nous rejoignons la gare de Cannes et faisons nos adieux à cette belle citée qui a accueilli Carla pour ce fabuleux projet. Carla emmène tous ses souvenirs avec elle, tous ces moments qu’elle avait souhaité et tous ceux qu’elle n’avait même pas osé imaginer. Carla fait promettre à sa maman de revenir très vite.
Retour sans encombre, avec la promesse de se revoir pour partager et revivre encore ces deux journées féeriques. »
Pascale, bénévole accompagnatrice