Victor a fait de la pêche sous-marine

« La Picardie est un pays d’eau : la Somme, les hortillonnages, la baie vers la mer, la pluie (!!)…

C’est donc aussi un pays de pêche et de pêcheurs. Victor est Picard et aussi passionné de pêche.

Il a appris la pêche en rivière dès son plus jeune âge. Il a exploré toutes les berges de la Somme et des canaux des hortillonnages et il connait les poissons comme un vrai pro de la canne à pêche.

Comme les pros, Victor pêche, regarde les poissons, mais le plus souvent les remet à l’eau pour qu’ils poursuivent leur vie aquatique (il avouera d’ailleurs qu’il n’aime pas manger de poisson, à part du saumon fumé !)

Mais quand on est vraiment passionné de pêche, on ne se satisfait pas de l’eau douce et la pêche en mer devient rapidement un but à atteindre.

Et c’est bien de cela qu’il s’agit lorsqu’on parle un peu avec Victor. Depuis longtemps, son rêve est de faire de la pêche sous-marine et d’aller voir les poissons dans leur milieu naturel maritime.

Il aura fallu des années pour que ce rêve se réalise, et en ce lundi 14 septembre ensoleillé, c’est vers Brest que nous mettons le cap pour y rencontrer Eric Gérault, champion de pêche sous-marine sportive en apnée.

La route est longue, mais le beau temps et les paysages de Normandie et de Bretagne sont d’agréables compagnons de route et c’est au crépuscule que nous arrivons dans la cité bretonne.

Notre rendez-vous avec Eric est fixé au mardi 15 et bien que la nuit soit tombée depuis un moment, Victor tient absolument à aller faire une petite balade au bord de la mer.

Et pour parfaire son entraînement, c’est à la lumière de son téléphone qu’il va débusquer les crabes dans le port de plaisance à sec à cette heure.

Son plaisir et sa facilité à repérer les poissons ou les crabes dans les flaques et sous les cailloux témoignent de sa passion et laissent augurer d’une belle journée, demain, en mer.

Donc c’est de bonne heure (et sous un petit crachin typiquement breton) que nous arrivons chez Éric qui nous attend de pied ferme pour notre journée de rêve.

Tout commence par une partie théorique obligatoire avant de prendre la mer. Victor ne manque aucun détail et c’est avec fascination qu’il regarde les vidéos et écoute les anecdotes de pêche que nous raconte Éric pour illustrer son propos.

Un rapide essayage des combinaisons, masques, gants, lest, nécessaires à l’équipement de Victor et c’est sous le soleil retrouvé que nous partons mettre le magnifique hors-bord à l’eau.

Après quelques miles dans la rade de Brest, nous jetons l’ancre dans la mer d’Iroise pour un premier exercice important : le palmage.

En effet pour se mouvoir rapidement, mais discrètement dans l’eau il est nécessaire d’utiliser des immenses palmes et Éric veut s’assurer que Victor sera à l’aise avec cette technique et que son équipement lui convient bien avant d’aller plus loin.

Le test semble positif, puisqu’après quelques essais, quelques conseils, Victor se déplace dans la mer comme un poisson dans l’eau et commence à aller explorer les rochers qui affleurent à proximité.

Mais on est venu pour pêcher et Éric reprend la barre pour nous emmener dans un endroit où nous allons trouver de quoi justifier notre sortie « pêche sous-marine ».

Il nous explique que dans cette partie de l’océan, on trouve des crustacés (crabes, araignées de mer et homards) vers les rochers et des poissons bien sûr (sars, bars, vieilles, etc.)

Après presque deux heures dans l’eau, Victor revient avec deux belles araignées de mer et deux poissons de belle taille qu’il a lui-même attrapés à l’arbalète sous-marine.

C’est un peu fatigué, mais les yeux brillants de plaisir que Victor remonte dans le bateau pour un casse-croute bien mérité (la pêche en apnée, ça creuse).

Après ce déjeuner avec vue sur la mer, Victor en redemande et Éric nous emmène sur un troisième spot différent pour y voir d’autres spécimens habitants de cette région.

Et c’est à nouveau une longue séance sous-marine pendant laquelle Victor verra des bars, des sars et attrapera un magnifique tourteau (un gros crabe).

Au retour, Éric cuit les crustacés (qui feront le voyage vers Amiens pour y être consommés) et nous fait l’analyse de la journée : Victor a été un stagiaire modèle qui écoute bien, observe et met en application les conseils et les techniques qui lui sont enseignées. En un mot un bon élève qui en une journée a appris l’utilisation des palmes, la plongée en apnée et la chasse sous-marine. Bravo !

[…] Le sourire de Victor et son peu d’empressement pour retrouver Amiens sont la preuve du plaisir qu’il a eu de passer ces journées au bord, sur et dans la mer… »

 

Jean-Félix, bénévole accompagnateur

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